Les activités liées à la pratique de la danse de création permettent d’établir des relations, d’échanger, de communiquer. Elles favorisent l’écoute, le respect, la tolérance. Ainsi participent-elles à l’éducation à la citoyenneté, au bien vivre ensemble et par là-même à la mise en place d’un climat favorable aux apprentissages.
Elles contribuent à l’épanouissement, au développement de la confiance en soi, à la construction de la personnalité et au bien être.  Elles peuvent donc mettre en situation de réussite des élèves qui vivent l’échec scolaire.

Développement : 
                        Si certains élèves n’ont pas de difficulté à entrer en contact (visuel ou physique) avec les autres, d’autres s’y résignent avec mécontentement, surtout lorsqu’il s’agit de collaborer avec une personne du sexe opposé. Malgré tout, la collaboration (avec ou sans contact) a lieu et ce avec de moins en moins d’appréhension et de manifestation de « dégoût » au fil des séances. Il semble que la danse, mettant en jeu des moyens de communication inhabituels par le corps (surtout quand il y a contact), le regard, favorise les échanges et affine la connaissance de l’autre, la relation qu’il a avec lui. Chaque élève est amené à écouter les autres, les regarder, les toucher, agir au milieu d’eux, les prendre en compte et évoluer avec eux. Il doit se confronter, s’adapter, concilier, accepter la différence, faire confiance. Il chemine ainsi sur la voie du respect et de la tolérance.

La plupart des exercices demandent une écoute, une attention et un regard particuliers. C’est pourquoi il est important qu’ils se réalisent dans le silence. Ces capacités s’améliorent de façon sensible lors d’une pratique régulière des activités liées à la danse, même avec un groupe d’élèves nombreux et agités. Elles sont alors mises à contribution dans une situation différente de celles mises en place en classe.
Le regard au moment des présentations s’affine : le silence et les applaudissements en fin de production en sont la preuve ainsi que les remarques qui en découlent lors de phases de verbalisation . C’est le moment où les élèves peuvent manifester leur mécontentement à ceux qui ne s’investissent pas de façon suffisante et qui empêchent la création d’évoluer. En général, ces derniers consentent à ne pas s’exclure du groupe et à s’intégrer aux activités. L’écoute également s’approfondit : les échanges sont de plus en plus riches et constructifs. Même si certains élèves ne prennent que très rarement la parole, cela ne signifie pas qu’ils ne participent pas à l’échange : leur écoute est de qualité et ils n’estiment pas utile de prendre la parole. 

La création et la présentation d’un spectacle permet à chaque élève de prendre conscience que ses actes sont déterminants pour mener à bien le projet d’action dans lequel il est impliqué. Tous sont confrontés au choix collectif et doivent renoncer à leur point de vue personnel au profit de l’intérêt collectif. C’est un autre pas vers la socialisation.
Oser s’engager, prendre des décisions, s’impliquer en face d’un public sont des capacités mises en jeu par la pratique de la danse qui est alors l’occasion pour chacun de développer sa confiance en soi, son épanouissement, particulièrement profitable aux enfants timides ou réservés. Ces capacités sont également utiles dans d’autres disciplines : certains élèves osent davantage faire des hypothèses, par exemple pour résoudre une situation problème en mathématiques ou en sciences.

Le travail en groupe est de plus en plus facile tout au long de l’année : les élèves s’entendent davantage, se querellent de moins en moins et sont donc de plus en plus efficaces. La connaissance des autres et l’habitude de travailler avec eux sont accrues par la pratique de la danse. Celle-ci favorise donc le travail en groupe dans d’autres disciplines. En effet, les problèmes relationnels prennent moins de place et les élèves sont davantage tournés vers l’activité elle-même. Cette capacité a des conséquences bénéfiques si l’on considère que la confrontation aux autres est un aspect essentiel dans la construction des apprentissages.
La mémorisation des enchaînements contribue au développement de la mémoire au même titre que beaucoup d’activités scolaires.
L’imagination sollicitée lors des activités de création peut être réinvestie lors des productions écrites.
Les élèves conçoivent que la réalisation d’un spectacle prend du temps, demande de l’énergie, mais qu’il donne aussi du plaisir. Ils acquièrent le sens de l’effort et sont fiers de leur production.

                        Il semble donc que la pratique de la danse de création à l’école soit un moyen efficace d’amener les élèves à s’impliquer dans un projet collectif, et, par la même occasion, de se socialiser en développant des attitudes d’écoute, de respect et de tolérance.
L’engagement de son propre corps, la collaboration avec le corps des autres, l’engagement de sa sensibilité, constituent des prises de risque qui participent au développement individuel.
L’implication à la fois physique et mentale que nécessite cette pratique est sans doute ce qui la rend efficace.

Odile BUDIN - École de CASTERA VERDUZAN (CM2)