Coopération |
UNE POLITIQUE DE LA COOPERATION, |
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Le collège Val d’Adour de RISCLE dans le Gers pourrait être considéré comme un modèle de coopération, pourtant le terme n’est jamais employé par l’équipe, elle y est simplement incarnée au quotidien. D’ailleurs, je ne pourrais expliquer comment le processus s’est amorcé, car au Collège, la coopération et la bienveillance sont les maître-mots de toute l’équipe depuis des décennies. Serait-ce une politique éducative impulsée à tous les niveaux ? Afin de permettre à tous de s’investir, et à chaque instance de se réunir facilement et simplement, nous refusons le cumul des mandats. Ainsi, le Conseil de Vie Collégien peut se réunir en même temps qu’une Assemblée Générale de la Coopérative Scolaire et qu’une commission Menu. Les délégués de classe, outre leur rôle habituel lors des conseils de classe, sont réellement investis de la mission de représentant de leurs camarades de classe. Le Conseil de Vie Collégien est réuni, au minimum deux fois par trimestre afin de travailler sur l’amélioration du cadre et des conditions de vie des collégiens. Une fois de plus, rien d’extraordinaire, simplement donner un espace de parole et d’écoute. Lors de ces Conseils de Vie Collégien, nous travaillons en étroite collaboration avec les représentants élèves au CA afin de faire remonter leurs demandes spécifiques lors des prochains CA. Nos délégués « Coopé » avec les membres du bureau (enseignants, CPE et parents d’élèves) s’occupent de l’organisation de différentes actions et animations à but lucratif tout au long de l’année scolaire. En collaboration avec les adultes de la communauté éducative, lors des récréations de 10 h les élèves vendent du pain et du chocolat, lors de la foire du 11 novembre à Riscle ils vendent des boissons et des gâteaux, ils organisent et vendent les photos de classe, organisent le Loto du Collège, des sorties culturelles extra-scolaires en soirée, la fête du Collège qui l’année dernière a fait 650 repas et 800 entrées alors que nous n’accueillons que 200 élèves au collège ! Ainsi, nos élèves perçoivent le fonctionnement d’une coopérative scolaire (ou FSE), et sa démarche de solidarité. En effet, la coopérative scolaire participe à hauteur de 50€ par élève à chacun des voyages scolaires. Tous les membres de la communauté éducative travaillent au quotidien, à différent niveau, au développement de la solidarité. Les délégués Commission MENU sont, quant à eux, réunis au moins une fois par trimestre afin de proposer, en tant que porte parole de leur classe, un menu à thème par trimestre. Le travail s’élabore avec l’intendante, la gestionnaire, la principale et la CPE. Cette instance permet d’expliquer aux élèves toutes les contraintes à respecter pour la confection des menus, d’aborder l’équilibre alimentaire, et de travailler en étroite collaboration avec tous les personnels de l’établissement. A l’ordre du jour de la prochaine Commission Menu apparaîtra la visite des cuisines, la présentation des missions des cuisiniers avec les élèves du Lycée Professionnel Agricole voisin. Ces instances nous permettent de créer du lien entre tous les utilisateurs de notre demi-pension et de notre établissement en général. Finalement, nous nous sommes lancés dans un nouveau projet de coopération l’année dernière, à savoir la mise en place du dispositif de « médiation par les pairs » au collège, qui va pouvoir débuter dès le retour des vacances de Toussaint. Ce projet a fait l’objet d’une Formation à Initiative Locale l’année dernière, et M. Franck de la Moreina de l’OCCE 65 est venu sensibiliser les personnels volontaires. Très enthousiasmés par le dispositif, nous l’avons présenté à tous les membres de la communauté éducative sans exception, et finalement nous nous sommes lancés dans l’élaboration du projet. C’est ainsi que M. Arthur JULLIEN, de l’OCCE 32 est venu former, en septembre dernier, nos 16 médiateurs et les 6 adultes (enseignants, AED et CPE) de l’équipe pilote. Ce dispositif va permettre à tous les élèves de l’établissement de faire un travail autour du « message clair » et de se questionner sur l’importance des mots. L’équipe pilote et les médiateurs vont passer dans chaque classe afin de présenter le dispositif en détails. Finalement, la médiation entre élèves, par les élèves, pour les élèves va pouvoir réellement voir le jour. Je suppose que si certaines équipes refusent la coopération, c’est parce qu’ils pensent que c’est trop chronophage alors que nous sommes déjà beaucoup sollicités par ailleurs. Or, de notre point de vue Risclois, le temps passé à mettre en place et faire vivre ces projets, est un temps riche en échanges et en partage avec les élèves, les collègues, les parents et la direction. La co-éducation et la cohérence éducative prennent tout leur sens, et nous gagnons un temps précieux car le climat scolaire s’en ressent énormément, par conséquent, nous passons beaucoup moins de temps dans le suivi traditionnel de nos élèves. Pauline JEANNIN |