CHANTIER 5 – Nord et Pas-de-Calais
« CE QUI FAIT AUTORITE POUR APPRENDRE À COOPERER »
OU ce qui permet d’asseoir une autorité éducative dans la pédagogie coopérative.
Sous chantier 2 :

  • Le conseil de coop pour prévenir ou gérer les problèmes de comportement en ULIS et SEGPA.
  • La responsabilisation des élèves ayant un manque d’estime de soi grâce au conseil de coop.
  • Quel aménagement de la classe ?

Témoignage 1 : Magalie Wiart – Classe de 5e SEGPA.
Profil de classe : 12 élèves (10 en début d’année) ; 6 filles, 6 garçons de 13/14 ans ; tous en grande difficulté scolaire malgré les dispositifs d’aide mis en place dans leur scolarité précédente.
Début d’année très difficile avec plusieurs problématiques : rumeurs, agressivité, commentaires négatifs sur les camarades, bagarres dans la classe, 1 élève résistant à toute autorité…
Dispositif mis en place : un parcours (sous forme de circuit de voitures) avec des exigences : 30 cases avec des récompenses collectives et individuelles « surprises ». Pour avancer sa voiture individuelle, les élèves ont besoin de bidons d’essence. Chaque professeur peut distribuer 1 bidon si l’élève à respecter ses exigences établies à l’avance par l’équipe mais elles peuvent aussi être décidées par les élèves. Exemples : « Je dois me taire pendant l’heure » ; « Je dois lever la main pour parler ».
Sur le parcours, le mélange de cases « récompense individuelle » et « récompense collective » est très important. Pour avoir les récompenses collectives, il faut que tous les élèves aient dépassé cette case. Ce qui limite l’effet « compétition » entre élèves.
Pour soutenir ce dispositif, le conseil de coop a été mis en place ainsi qu’une nouvelle organisation de classe avec des éléments de « classe flexible » (suite du stage d’Auch en février 2019).
Témoignage 2 : Magalie Hue – ULIS-école
Profil de classe : 12/13 élèves de 6 à 12 ans ; ville de 10 000 habitants, zone REP+
Dispositif mis en place :
1er étape : agenda coop.
2e étape : conseil de coop : 1 fois par semaine, le vendredi après-midi, en regroupant volontairement la majorité des élèves dans le dispositif sur ce créneau là.
Forme : au départ, conseil basé sur les préconisations de Sylvain Connac + cahier du conseil pour garder trace.
Cadre théorique :

  • Grille d’analyse de Roland Goigoux. Pour lui, l’autorité se trouve exclusivement dans la régulation.

tableau

  • Hypothèse du chantier : Placer aussi l’autorité dans les 4 autres points.
  • Travail autour de la posture de l’enseignant : travaux de Bruno Robbes (distinction entre « être l’autorité », « avoir de l’autorité », « faire autorité »…)

 

Notion de dévolution ou d’autorité didactique : le cadre du conseil de coop fait que la situation des enseignants devient celle des élèves.

Ainsi, le conseil fait autorité car :

    • Il s’adresse à la raison de l’élève. On pense qu’il est capable de comprendre le pourquoi des exigences et des libertés que le collectif élabore, d’en reconnaître le bien-fondé pour lui-même et les autres.
    • Il permet d’obtenir sans recours à la contrainte physique un certain comportement de la part des élèves.
    • La légitimité de l’autorité se fonde grâce au conseil sur la possibilité d’être interrogé, critiqué…