Écoles Fleuries et jardinage 2024-2025
École de Manas-Bastanous

PROJET J’ART …

                                                   ...DINONS ENSEMBLE 

                                           (financé par la coopérative scolaire)
 Manas-Bastanous
Manas-Bastanous

Nombre d’élèves concernés : 20
3 élèves de TPS : Merci à Léa, Louna et Lucien
8 élèves de PS : Merci à Jean, Louis, Louise , Jade, Mya, Espérance, Romanne et Cléo,
5 élèves de MS : Merci à JudIth, Djivocka, Nolann ,Patrik et Rosalie
et 4 élèves de GS : Merci à Annick, Ivy, Léandro et Mathilde.

 La naissance du projet

 A la rentrée de Septembre 2024, le préfabriqué destiné à accueillir les enfants fréquentant l’ALAE a disparu ; laissant place à un terrain vide.
Que pouvions nous faire pour embellir cet espace ?
La réponse spontanée collective s’est imposée d’emblée : un jardin !

 Qu’est ce que c’est un jardin ?

 Cette question a donné cours à de nombreux échanges tout au long de l’année.
C’est là où il y a des fleurs » « Et aussi des légumes » « Il faut arroser » « Et planter »
« C’est pour faire beau » « Et ça sent bon » « Aussi, il y a des fruits » « On peut s’y promener »
« Il faut en prendre soin » « On est petit, il faudra que quelqu’un nous aide ! »
L’essentiel est dit.

Les décisions prises en commun « au fil du temps »

1 Installer une grande jardinière :
 
Le soutien des services techniques de la communauté de communes a été spontané et est même allé au-delà de la demande des enfants. Maxime et Michel (que tous les enfants accueillent spontanément et régulièrement avec plaisir) ont fabriqué deux très grandes jardinières adaptées à la morphologie des enfants ; lesquels peuvent se mettre tous ensemble autour.
Ils nous ont également fait la surprise de fabriquer un banc surmonté d’un treillage pour y accueillir des plantes grimpantes donnant ainsi à notre jardin un côté unique.

2 Planter des bulbes de fleurs
Les familles ont de suite adhéré à notre projet jardin en fournissant de l’outillage mais aussi en apportant des bulbes de fleurs. Nous avons donc planté, dans notre première jardinière, des bulbes de tulipes et de muscaris
Manas-Bastanous
Manas-Bastanous

3 Planter des arbustes « à la Sainte Catherine »
Grâce à la coopérative scolaire, l’enseignante a acheté une petite trentaine d’arbustes différents : à fleurs, à fruits, de haies, vivaces, à feuillage persistant, à feuillage caduque...
Les enfants ont découvert « le tirage au sort » pour obtenir au hasard leur arbuste. Ils l’ont planté eux-mêmes dans des trous préalablement réalisés par les services techniques.
Chacun a choisi l’endroit où il souhaitait planter son arbuste puis a ensuite pu accrocher son étiquette prénom autour.
Tous les adultes de l’école ont également planté le leur, sans oublier Monsieur le Maire ni Maxime et Michel des services techniques).
Dès cette plantation en « direct » la nécessité d’un vocabulaire adapté s’est révélée indispensable tant pour les verbes d’action que les outils, les noms des arbustes ou les échanges entre enfants.
On apprend vite quand on fait réellement en même temps, ensemble et avec plaisir.
Durant l’automne et l’hiver, nous avons observé régulièrement nos arbustes et notre jardinière de bulbes. Nous avons compris que ces derniers «  se reposaient » pour se préparer à l’arrivée du printemps.
Nous avons donc simplement pris le temps et l’habitude de regarder, d’arroser et de désherber.

4 Planter des fraisiers
Avec l’arrivée du printemps, nous avons pu tout d’abord voir fleurir et s’épanouir le camélia d’Espérance puis les petites fleurs roses du Boronia de Nolann et les fleurs panachées blanches et violettes des sauges de Cléo et de Jean.
« Il n’y a pas de fleurs sur mon arbuste ! » « Regarde sur le tien, tous les bourgeons qui sortent ».
« Il faut encore attendre un peu » «  Sur le mien, il y a plein de feuilles minuscules jaunes et vertes» nous dit Annick en observant son fusain.
Encore de jolis moments de découvertes, de partages, de sourire tous ensemble mais aussi seul ou deux par deux ou par petit groupe.
« Regarde, ton arbuste, il ne peut pas respirer, les mauvaises herbes l’étouffent, je vais t’aider à désherber ».
Ensuite, les enfants ont décidé d’avoir des fruits dans leur jardin. « On pourrait aussi planter des fraises  dans les jardinières». Les enfants se sont demandés  comment poussaient les fraises ?
Dans la terre directement ?
Nous savions qu’Emilie avait planté un framboisier, Léandro une vigne pour le raisin et Louise un groseillier. Nous avons observé que tous les trois étaient en fleurs.
« Cela doit être pareil pour les fraises, il doit d’abord y avoir une fleur »
Groseille/ Groseillier   Framboise/ Framboisier   Fraise….
L’enseignante a donc acheté des fraisiers que chacun s’est empressé de planter avec un autre camarade.
Les enfants ont ainsi pu observer que la fleur se transformait en fruit ; goulûment dégusté après un arrosage bien surveillé et une visite quotidienne.

5 Embellir notre jardin pour qu’il soit toujours coloré
Tout le printemps, les enfants sont heureux de découvrir les couleurs des arbustes, tant de leurs fleurs que de leurs feuillages et se plaisent à les dessiner et les colorier spontanément.
Arrive le moment où le cycle de la vie apparaît comme une évidence : les fleurs fanent pour nourrir la terre  et d’autres sortent.
«  Cela va être un peu triste quand il n’y aura plus de fleurs, il faudrait qu’il y en ait tout le temps !»
Une autre remarque émerge : avec ce printemps très pluvieux, l’herbe pousse très vite et elle n’est pas sèche durant la récréation du matin. Cela empêche les enfants de circuler dans le jardin et d’accéder à leur arbuste. « Il faudrait un chemin ».
L’enseignante achète quelques pas japonais et des caillebotis en bois.  Elle récupère également des grandes dalles pour terrasse . « Si on les décorait ? »« Avec des fleurs » vient spontanément. Décision est prise que les plus petits traceront des fleurs sur les caillebotis.
Et pour les grandes dalles ? «  Elles font comme un grand tableau ». Nous réfléchissons aux tableaux de peintre rencontrés cette année et nous décidons de peindre ces dalles à la manière de Matisse, Mondrian, Miro , Klee et Delaunay.           

Manas-Bastanous
Manas-Bastanpous

                                                    

 6 Réaliser des semis de radis   
Les enfants font la remarque qu’ils ont récolté des fruits mais pas de légumes.
Il est décidé de semer des radis dans des petits pots individuels et simultanément en ligne dans une jardinière. La croissance rapide et la métamorphose de la graine en radis relève de la magie pour les enfants !

 7 Repiquer des salades
Af
in de découvrir une autre technique de culture, l’enseignante arrive un matin avec des plants de salades. Les enfants observent et devinent rapidement ce dont il s’agit. Il est décidé de les repiquer dans nos jardinières. Elles sont actuellement en pleine croissance. Quelques-unes ont disparu !
D’ici à la fin de l’année les petits animaux du jardin feront l’objet de découvertes nouvelles.

8 Planter des aromatiques
Notre jardin est très coloré et les peintures le subliment. Nous avons cette année travaillé autour des 5 sens. Nous réfléchissons à ceux qui ne sont pas encore suffisamment mis en évidence dans notre jardin.

« La vue : elle est de suite et spontanément utilisée »

« Le toucher : il est également utilisé au quotidien en touchant la terre, les feuilles, les fleurs, les outils... »

« Le goût : il a été utilisé lors de la dégustation des fraises. Nous attendons les radis, les salades, les groseilles, les framboises... »

« L’ouïe » :  chut ! Je ferme les yeux et j’écoute ! J’entends les oiseaux…

« l’odorat : il a été utilisé pour sentir les fleurs . Il est à développer.

 L’enseignante achète plusieurs plantes aromatiques. Chaque enfant vient toucher, frotter, sentir et goûter ces dernières. Un jeu de « montrer telle plante » est organisé.
Les enfants plantent ensuite en petits groupes ces dernières.                                                                                         

  9 Jardin’Art
 
Les pavés : Les enfants ont remarqué que certaines étiquettes se sont effacées avec le temps.
« Il faudrait écrire notre prénom sur quelque chose de solide et qui ne s’efface pas avec la pluie ».
L’enseignante a récupéré des pavés en pierre. Elle propose aux enfants d’écrire leur prénom dessus ainsi que le nom de leur plante. Chaque enfant va ensuite poser ce dernier devant son arbuste.

Les ardoises : D’ici la fin de l’année scolaire, le grillage de l’école côté jardin sera également mis en valeur. Chaque élève décorera une ardoise d écolier laquelle sera ensuite accrochée au grillage.
      Les bas reliefs en terre : Chaque enfant incrustera l’empreinte d’une des feuilles de son arbuste dans de l’argile. Il décorera ensuite le contour comme un cadre de tableau.
Cette réalisation sera rapportée à la maison. Souvenir, souvenir !  

Respecter son environnement  
Durant tout le déroulement du projet, les élèves ont été sensibilisés au respect de l’environnement.
« Ne pas gâcher », « Utiliser des objets de récupération » «Préserver l’eau » « Ne pas acheter systématiquement » : voir nos arrosoirs en bouteilles de lait avec anse et dont les bouchons ont été percés et qu’on laisse ouverts le soir pour récupérer l’eau de pluie.
Egalement : les dalles de jardin et les pavés.
Le partenariat avec la communauté de communes permettra l’installation prochaine d’un récupérateur
d'eau.

Manas-Bastanous
Manas-Bastanous

BILAN : Dejà !

 Le pédagogique :

Ce projet s’est inscrit de lui-même dans une démarche d’apprentissage pluri et interdisciplinaire.
Tous les domaines d’activités ont été concernés et liés à ce dernier  en leur donnant du sens : la lecture d’albums, le choix des comptines, les situations problèmes, les arts visuels, la motricité, l’écriture, la découverte du monde par l’observation du cycle de vie du végétal, la production d’écrits sans oublier l’essentiel langage oral. Apprendre à poser une question, à y répondre, à émettre des hypothèses, oser s’exprimer devant autrui...
La mise en pratique et la nécessité d’utiliser les mots précis et justes ont favorisé le développement du langage oral.
Vivre en direct et concrètement ce que l’on fait permet de laisser une image mentale forte offrant un accès plus aisé à la lecture : on lit plus facilement quand on s’imagine le mot dans sa tête et qu’on en a une vision claire et spontanée.

Le relationnel :

Cette aventure a appris aux enfants à réaliser ensemble un projet dont le but est commun : créer, observer, faire vivre, entretenir et embellir un jardin. Ils ont appris à prendre plaisir à partager. La mise en place du tutorat a permis une construction collective et progressive des savoirs.
Les enfants ont appris à coopérer, à échanger, à s’entraider et à se questionner. Ils ont compris qu’ensemble, on est plus fort. Il a développé leur autonomie tout en leur inculquant la solidarité.
L’un des élèves de la classe, ayant des difficultés motrices a appris à se poser, à faire attention à autrui et à prendre son temps.

L’enseignante :

Prendre son temps oui, observer la nature, la respirer, la respecter, apprendre à se poser, à apprécier ce que l’on a et à ne pas le gâcher, apprendre à vivre ensemble tout en respectant l’autre  et en sachant faire plaisir et se faire plaisir.
Finalement, je souhaite que ce soit ce spontanément, instinctivement ce que ces jeunes enfants garderont en eux.

J’espère avoir pu semer quelques petites graines de bons sens, de bien-être et de joie.

DUBRULLE Catherine